Sans doute lèverez-vous les yeux au ciel, mais une vie sans un seul livre vaut rarement la peine d’être vécue. Il est difficile, adolescent, d’imaginer l’immense champ des possibles sagement caché au creux de ces immenses tas de pages sobres et noircies. Les livres doivent être lus pour apporter à la vie tout ce que l’imparable réalité ne peut nous offrir. Ils sont des faiseurs de rêves, les exécuteurs de vos souhaits les plus incroyables. À vos âges naïfs, on court après la reconnaissance des autres, l’argent, la beauté, l’amour et peut-être les rattraperez-vous. Mais qui, ici, une fois adulte, riche, beau et accompli, pourra se vanter d’avoir entrevu les siècles passés et les millénaires à venir ? Lequel, laquelle aura mangé à la table des dieux ? Qui aura pénétré d’obscures forêts ancestrales et brumeuses, l’épée à la main ? Laquelle pourra se vanter d’avoir séduit et gouté les baisers d’un Roi ? Aurez-vous contemplé les vastes étendues brulées de planètes étrangères ? Vous remémorez-vous le doux chant des sirènes ? Aurez-vous chassé un dragon, survécu à la misère, connu les combats ? Combien de voyages ? Combien de vies aurez-vous vécues ? Une. Les lecteurs, eux, en auront traversées cent, mille, au fil de la page. Les livres, les histoires, permettent de voir le monde avec les yeux des autres et ainsi de mieux comprendre le monde, les autres et mieux se comprendre soi.
Pour aller un peu plus loin… Écoutons un grand professeur de français :
